LES SCULPTURES ÉQUESTRES DE PARIS
L'équitation dans le bois de Boulogne, l'hippodrome de Longchamp, les fameuses boucheries chevalines et le cabaret du Crazy Horse... les activités liées au cheval ne manquent pas dans la capitale française pour ceux qui sont prêts à les rechercher. Mais gardez les yeux ouverts dans les rues de la ville et vous trouverez également des exemples frappants de l'obsession historique de la ville pour la sculpture équestre, des nobles guerriers chevauchant leurs chars aux personnages classiques montés sur des destriers flottants. Rejoignez-nous pour une promenade photographique à travers plusieurs siècles d'art public sur le thème du cheval.
Renommée chevauchant Pégase par Antoine Coysevox, jardin des Tuileries.
Pégase est l'une des créatures mythologiques les plus connues de la mythologie grecque. Il s'agit d'un étalon divin ailé, généralement représenté d'un blanc pur. Il a été engendré par Poséidon, dans son rôle de dieu des chevaux, et mis au monde par la gorgone Méduse. Il était le frère de Chrysaor, né d'une seule naissance lorsque sa mère fut décapitée par Persée.
Mercure chevauchant Pégase by Antoine Coysevox, jardin des Tuileries.
Après la mort de Louis XIV, le jeune Louis XV, âgé de cinq ans, devient propriétaire du jardin des Tuileries. Le jardin, abandonné depuis près de quarante ans, est remis en ordre. En 1719, La Renommée et le Mercure sont amenés de la résidence du roi à Marly et placés à l'entrée ouest du jardin.
Statue équestre d'Henri IV au Pont-Neuf.
La statue équestre d’Henri IV (1553-1610) a connu de nombreuses péripéties.
Mésaventures pratiques, le souverain ne verra jamais le monument dévoilé par son héritier Louis XIII (1601-1643) en 1614. Et vicissitudes de l’Histoire, le bronze original disparaîtra sous les coups de massue des émeutiers révolutionnaires en 1792, à l’instar de nombreuses représentations royales parisiennes.
Sous l’impulsion de Louis XVIII, une nouvelle mouture de ce bronze caracole fièrement en face de la place Dauphine dès 1818. Très rapidement, des légendes urbaines entourent sa création. Le monument est fondu à partir d’anciennes statues de Napoléon Ier. Le métal est précieux, le recyclage de mise. Mais les artisans en charge de cette entreprise, bonapartistes nostalgiques, auraient imaginé un stratagème pour venger l’outrage fait à l’Empereur en glissant des reliques napoléoniennes à l’intérieur du cheval et de son cavalier. Une campagne de restauration menée en 2004 a partiellement levé le voile sur les mystères de la statue équestre d’Henri IV.
Albert 1er de Belgique par Armand Martial, Cours la Reine
Albert Ier (8 avril 1875 - 17 février 1934) a régné comme roi des Belges de 1909 à 1934. Il s'agit d'une période cruciale dans l'histoire de la Belgique, puisqu'elle inclut la première guerre mondiale (1914-1918), au cours de laquelle 99 % de la Belgique a été envahie, occupée et gouvernée par l'Empire allemand. Le Roi Albert a été tué dans un accident d'alpinisme dans l'est de la Belgique en 1934, à l'âge de 58 ans, et son fils Léopold lui a succédé.
Statue équestre de Jeanne d'Arc, place des Pyramides.
Le monument est une commande du gouvernement français faisant suite à la défaite du pays dans la guerre franco-allemande de 1870.
Parmi les 150 statues érigées à Paris au cours de la période 1870-1914, qualifiée d'« âge d'or de la statuomanie », celle de Jeanne d'Arc est l'unique commande publique passée par l'État (les autres étant dues à des initiatives privées). La symbolique de la statue est « la reconquête ».
Elle est exécutée par Emmanuel Frémiet, qui prend comme modèle Aimée Girod (1856-1937), paysanne lorraine vivant alors à Domrémy, le village de Jeanne d'Arc, morte brûlée vive dans l'incendie de son immeuble en mai 1937, tout comme Jeanne d'Arc en 1431. Il la juche sur un puissant cheval de labour.
Le monument du Corps Révolutionnaire Russe
Oeuvre du sculpteur russe Vladimir Sourotsev, il a été réalisé en 2011, pour honorer les soldats russes combattants en France lors de la 1e guerre mondiale entre 1916 et 1918
Lafayette par Paul Bartlett, Cours la Reine
Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (6 septembre 1757 - 20 mai 1834), souvent connu simplement sous le nom de Lafayette, était un aristocrate et officier militaire français né à Chavaniac, dans la province d'Auvergne, dans le centre-sud de la France. Lafayette était un général de la guerre d'indépendance américaine et un chef de la Garde nationale pendant la Révolution française.
Statue équestre de Louis XIV place des Victoires.
La statue actuelle est inaugurée le 15 août 1822, lors de la fête catholique de l'Assomption. Elle est l'œuvre de François-Joseph Bosio, fondue par Auguste-Jean-Marie Carbonneaux (1769-1843)
Pour l'attitude du cavalier et du cheval, le sculpteur s'est inspiré du célèbre Cavalier de bronze de Falconet représentant le tsar Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg.
Jeanne d'Arc par Paul Dubois, Place Saint-Augustin
Jeanne d'Arc est une héroïne populaire française et une sainte catholique romaine. Elle est née paysanne dans ce qui est aujourd'hui l'est de la France. Se réclamant de la guidance divine, elle a mené l'armée française à plusieurs victoires importantes pendant la guerre de Cent Ans, ce qui a ouvert la voie au couronnement de Charles VII de France. Capturée par les Bourguignons, elle passa aux mains des Anglais en échange d'argent, fut jugée par l'évêque pro-anglais de Beauvais Pierre Cauchon pour "insubordination et hétérodoxie", et fut brûlée sur le bûcher pour hérésie à l'âge de 19 ans.
Quadrige par François Joseph Bosio, Arc de Triomphe du Carrousel
L'Arc de Triomphe du Carrouse a été construit entre 1806 et 1808 pour commémorer les victoires militaires de Napoléon l'année précédente. Le quadrige au sommet de l'arc est une copie des chevaux de Saint-Marc qui ornent le haut de la porte principale de la basilique Saint-Marc à Venise, mais pendant les deux empires français, les originaux étaient montés pour les grandes occasions.
La France Renaissante, Île aux Cygnes
La France renaissante est une statue équestre en bronze installée sur l'île aux Cygnes et le pont de Bir-Hakeim à Paris. Réalisée par Holger Wederkinch en 1930, elle a été donnée à la municipalité par la communauté danoise. Initialement destinée à représenter Jeanne d'Arc, son esthétique guerrière a retardé son installation, qui eut lieu en 1958 au prix d'un changement de nom.
La Résistance de 1814, Arc de Triomphe
Les principaux sculpteurs académiques français sont représentés dans la sculpture de l'Arc de Triomphe : Jean-Pierre Cortot ; François Rude ; Antoine Étex ; James Pradier et Philippe Joseph Henri Lemaire. Les sculptures principales ne sont pas des frises intégrales mais sont traitées comme des trophées indépendants appliqués aux vastes masses de maçonnerie en pierre de taille, un peu comme les appliques en bronze doré des meubles Empire. Les quatre groupes sculpturaux au pied de l'Arc sont le Triomphe de 1810 (Cortot), la Résistance et la Paix (tous deux d'Antoine Étex) et le plus célèbre d'entre eux, le Départ des volontaires de 1792.
Edward VII par Paul Landowski, Place Edouard VII
Édouard VII (9 novembre 1841 - 6 mai 1910) a été roi du Royaume-Uni et des dominions britanniques et empereur des Indes du 22 janvier 1901 à sa mort en 1910. L'ère édouardienne coïncide avec le début d'un nouveau siècle et annonce des changements importants dans la technologie et la société, notamment le vol motorisé et la montée du socialisme. Édouard a favorisé les bonnes relations entre la Grande-Bretagne et les autres pays européens, en particulier la France, ce qui lui a valu le surnom de "pacificateur".
Guerrier romain, Pont d'Iéna
Mis en place en 1853, aux deux extrémités du pont, quatre sculptures sont assises au sommet de quatre pylônes correspondants : un guerrier gaulois par Antoine-Augustin Préault et un guerrier romain par Louis-Joseph Daumas sur la rive droite ; un guerrier arabe par Jean-Jacques Feuchère et un guerrier grec par François Devault sur la rive gauche.
Cheval à la herse par Pierre-Louis Rouillard, Parvis du musée d'Orsay
Pierre Louis Rouillard (Paris, 16 janvier 1820 - Paris, 2 juin 1881) est connu pour ses sculptures d'animaux. Il fait partie d'une "école d'animaliers français" qui comprend également Pierre-Jules Mêne, Antoine-Louis Barye, Auguste Caïn et François Pompon. Il a principalement travaillé la fonte plutôt que le bronze.
Maréchal Joffre, École Militaire
Le maréchal Joseph Jacques Césaire Joffre était un général français pendant la Première Guerre mondiale. Il est surtout connu pour avoir regroupé les armées alliées en retraite afin de vaincre les Allemands lors de la première bataille de la Marne, stratégiquement décisive, en 1914. Sa popularité lui valut le surnom de Papa Joffre..
Statue équestre de Louis XIII, Place des Vosges
La construction de cette “place royale” commence sous le règne du bon roi Henri IV.Le souverain souhaitait y édifier un ensemble de maisons bourgeoises. Henri IV ne la verra pas terminée, puisqu’il fut assassiné 14 mai 1610 par François Ravaillac. Elle sera inaugurée en 1612, à l’occasion des fiançailles de Louis XIII et d’Anne d’Autriche.
Pour la petite histoire, la place royale, ainsi nommée en 1605, a été rebaptisée place des Vosges en 1800, pour récompenser le premier département français, les Vosges, à avoir payé ses impôts ! Qui dit place royale dit évidemment statue équestre, Louis XIII y trouvera tout naturellement sa place. Louis XIII trône fièrement dans ce petit jardin aménagé en 1682,entouré de tilleuls, et clos de grilles.
La statue de Louis XIII actuelle date de 1829, elle est l’oeuvre de Dupaty et Cortot. Les deux artistes ont utilisé du marbre pour la réaliser, au lieu du bronze traditionnel utilisé pour les statues équestres.
Mais ce fut une bien mauvaise idée qu’ils eurent … car pour faire tenir l’ensemble, ils furent obligés de placer un gros tronc d’arbre pour supporter le ventre de l’animal, l’ensemble prenant la forme d’un étrange cheval …à cinq pattes !
Statue équestre d’Etienne Marcel Hôtel de Ville de Paris
Perchée sur un haut piédestal, la statue équestre d’Etienne Marcel. Le glaive et les ordonnances à la main, il se tient dans le fière attitude du conquérant des libertés municipales.
Les origines de la municipalité de Paris sont très anciennes, elles remontent à la corporation des bateliers, les Nautae Parisiaci, héritère des célèbres Nautes. Dès la fin du XIIIe siècle, cette corporation de l’eau représenta le peuple auprès du roi.
Au Moyen Age, les marchands de l’eau leur ont succédé. Ils avaient le monopole des transports sur la Seine, et étaient de plus en plus influents au fur et à mesure que Paris se développait. Ils formaient une hanse d’où étaient exclus ceux qui n’étaient pas nés dans la capitale, et faisaient aussi le négoce.
Statue équestre d’Etienne Marcel Hôtel de Ville de Paris
Statue équestre d’Etienne Marcel Hôtel de Ville de Paris